Crotaphytus Collaris

Le Crotaphytus Collaris Collaris, plus communément appelé lézard à collier grâce aux deux bandes noires présentes dans son cou, est l’une des 9 espèces ou sous-espèces du genre Crotaphytus.
Il est issu des vastes régions arides d’Amérique du Nord : du Nord du Nevada et de l’Orégon à la frontière du Mexique et de la Basse-Californie au Missouri et à l’Arkansas.
Son habitat est fait d’une végétation plutôt clairsemée et de déserts rocheux. Le climat est donc désertique, avec des températures très élevées et de faibles précipitations.
Ce chasseur diurne adore observer son environnement juché sur des endroits surélevés, toujours à la recherche d’une proie de passage.
On distinguera le mâle par sa robe plus colorée. Sa tête est souvent jaune alors que son corps varie du vert au bleu selon les régions de sa provenance.
La femelle, pour sa part, est verte et grise. Elle peut s’orner de tâches orange en période de gestation.


Maintenance

Le Crotaphytus est un lézard très actif. En captivité, il arpente souvent son territoire et il n’est pas rare de le voir sauter sur les vitres de son terrarium afin d’observer ce qu’il se passe aux alentours. Malgré sa petite taille (30 à 35 cm dont les deux tiers pour la queue), il lui faudra un habitat plutôt vaste et un terrarium de 80*60*40 cm est un minimum pour un seul individu.
Egalement très territoriaux, plusieurs mâles ne peuvent pas être maintenus ensembles. C’est pour cela que si l’on décide de maintenir quelques spécimens, il vaudra mieux constituer un harem de plusieurs femelles pour un mâle.

Pour satisfaire ce très bon grimpeur, le terrarium devra être constitué de nombreuses plate-formes et branches larges. Nous avons opté pour d’épaisses branches de vignes.
Les cachettes ne devront pas être oubliées, au moins une au point chaud et une autre au point froid.
Même si le lézard à collier boit peu, une petite gamelle d’eau sera proposée. Notre femelle accepte de temps en temps quelques gouttes d’eau déposées à la seringue sur son museau. Certains spécimens préfèreront boire de l’eau vaporisée sur les vitres du terrarium.
Mais dans son ensemble, l’habitat sera sec avec une hygrométrie très basse, aux alentours de 30 ou 40%.
Cette sécheresse implique donc une température élevée et un gros apport en rayons UVB. Pour cela, une lampe chauffante puissante (100 ou 120 watts pour un terrarium de 100 cm de long) devra être placée dans un coin, au-dessus d’une pierre haute pour permettre un point chaud à environ 45°C. La zone froide sera aux alentours de 25°C. Ce bon gradient thermique permettra aux Crotaphytus de réguler leur température interne.
Un néon UV de 10.0 sera disposé à l’intérieur du terra et à mi-hauteur. Il est indipsensable aux lézards pour synthétiser la vitamine D3 nécessaire à leur métabolisme.
Le cycle jour-nuit sera recréé avec l’allumage de la lampe et du néon pendant 12 ou 13h par jour.


Au niveau du substrat, les avis divergent. Certains préfèrent la terre, d’autres le sable ou les copeaux de hêtre. C’est l’expérience du terrariophile qui le fera opter pour une solution plutôt qu’une autre. Nous avons essayé les trois. D’abord les copeaux, mais notre femelle en ingérait de gros morceaux, ce qui était inquiétant. Puis la terre, mais nos lézards aimant beaucoup creuser, ils ne pouvaient pas s’enfouir profondément. Nous avons donc choisi le sable calcique. Très fin, celui a l’avantage d’éviter les occlusions lorsqu’il est ingéré. Il permet aussi d’être creusé facilement et de fournir un petit apport en calcium.
Il faudra bien sûr fournir un nettoyage régulier du terrarium, en enlevant les excréments si possible quotidiennement. Un bon entretien permettra de changer le substrat moins souvent.

Alimentation

Les Crotaphytus sont de gros mangeurs et de très bons chasseurs. Ils sont surtout insectivores et mangent leur proies vivantes. La nourriture proposée peut-être variée : sauterelles, grillons, criquets, blattes, teignes de ruches, mouches. Nous déconseillons les vers pour leur faible apport en vitamines. Certains lézards à collier acceptent les souriceaux. D’autres mangent quelques végétaux mais c’est plus rare. Ils se servent plutôt des substances nutritives végétales dans le contenu digestif des proies.
Selon les périodes de l’année, ils mangent entre 5 et 10 grillons par jour. Ceux-ci doivent être saupoudrés de calcium environ deux fois par semaine.

Reproduction

Pour leur bonne santé, les Crotaphytus doivent observer une période de repos hivernal. Ils ne seront plus nourris une semaine avant le repos complet. Celui-ci est obtenu en réduisant la durée d’éclairage de 15 minutes par jour, à partir du mois de novembre jusqu’à obtenir une température basse permettant l’endormissement des lézards (à peu près 8°C). Cela fait, ils pourront être laissés en terrarium si la température est assez basse ou placés en incubateur. 6 à 8 semaines plus tard, un cycle inverse sera établi afin de réveiller doucement les animaux. A ce moment-là, ils seront nourris à satiété.
Quelques jours après ce repos, la parade nuptiale commence. Après de vigoureux hochements de têtes et des fouettements de queue, le mâle passe plusieurs fois sur la femelle afin de l’enduire d’une substance cireuse sécrétée par ses pores fémoraux. Il marque ainsi son territoire. Il tente aussi de la mordre au cou.
Lorsque la femelle est prête, elle soulève sa queue. Le mâle l’immobilise alors en la mordant et passe son bassin sous le cloaque de la femelle. L’accouplement dure environ une minute et pourra être répété.

Au bout de plusieurs jours, des tâches oranges apparaissent sur les flancs et le cou de la femelle. La gestation dure trois à quatre semaines. Pendant cette période, la femelle utilise sa réserve calcique pour la formation de ses oeufs. C’est pourquoi, une plus grande dose de calcium doit lui être fournie, soit en saupoudrant plus souvent ses proies, soit en le diluant dans l’eau et en lui déposant en petites gouttes sur le museau.

L’imminence de la ponte est annoncée par le creusage incessant de la femelle. Un site de ponte constitué d’une boîte remplie de vermiculite humide peut lui être proposé. Notre femelle préfère pondre dans le sable. Il faut alors être attentif et réactif pour ne pas que les oeufs sèchent dans un environnement si aride.
Cela fait, les oeufs sont disposés dans une boîte hermétique pleine de vermiculite humide (attention à ne pas les retourner lors de cette
opération, sinon l’embryon mourra étouffé) et placés en incubateur à une température de 30°C pour un ratio de 50% de mâles et 50% de femelles. Plus chaud, on aura plus de femelles et plus froid, plus de mâles. L’incubation dure entre 50 et 60 jours.
Une fois la ponte efféctuée, il est conseillé de faire observer à la femelle une période de repos, en la séparant du mâle. Ceci a pour but d’éviter des gestations trop rapprochées et trop nombreuses dans la saison, ce qui affaiblirait considérablement l’animal et lui raccourcirait son espérance de vie.

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